1er mai 2016 : Sérophobie : au boulot aussi ça suffit !

Après 35 ans d’épidémie de sida, les discriminations à l’égard des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) reste une réalité à dénoncer et à sanctionner car elles entravent l’accès aux droits et renforcent l’exclusion sociale.

Ces discriminations sont multiples et transversales, exercées par l’État, l’administration, les employeurs, et la société dans son ensemble. Elles sont le reflet de préjugés qui réduisent inlassablement les personnes à leur séropositivité. Ces peurs sont infondées et poussent les personnes vers une marginalisation sociale.

Ces pratiques discriminatoires ont un impact sur leur santé, leur qualité de vie, l’accès à l’emploi, le maintien dans l’emploi. De plus, on assiste à une dépossession de leurs moyens d’action et de réflexion en ne prenant jamais en compte leur avis sur leur propre corps et santé alors que chaque personne malade est experte de sa pathologie.

Ces discriminations sérophobes nous renvoient au stigmate social rappelant cruellement les situations vécues dans les années 80. En complément de ce problème, les LGBTIphobies (Lesbien, Gay, Bi Trans, Intersexe) font partie de l’aggravation de ce climat délétère, notamment avec l’arrivée de la « Manif pour Tous ». Ces discriminations persistent et renvoient perpétuellement les personnes touchées par le VIH à leur statut de malade voire dans certains cas de « danger » pour la société.

On peut alors parler de dénis de droits vécus par les personnes concernées comme de véritables humiliations et atteintes à leur dignité engendrant le fait que parler de sa pathologie s’avère de plus en plus difficile au travail et, plus généralement, dans la société qui encore aujourd’hui a des difficultés à lever le tabou de la séropositivité.

Les personnes atteintes du VIH ne sont ni inaptes, ni dangereuses pour la société, elles sont juste séropositives et devraient pouvoir, sans crainte, verbaliser le vécu de leur pathologie dans tous les champs de la vie quotidienne.

Ce n’est pas en discriminant, en marginalisant les personnes atteintes du VIH que nous vaincrons l’épidémie, bien au contraire, ces processus accentuent l’augmentation des contaminations et sont des freins à bien vivre sa pathologie dans le cadre de l’emploi ainsi que dans le quotidien.

Act Up Sud Ouest
– lutte contre ces pratiques discriminatoires à l’encontre des personnes séropositives, qui existent aussi au sein même de la communauté LGBT.
– milite pour que les personnes concernées cessent de subir ces stigmatisations et en appelle à une prise de conscience, c’est uniEs et ensemble que nous parviendrons à y mettre fin.

Don du sang : Exclusion = Stigmatisation

Aujourd’hui lors de la collecte de sang de l’Université Paul Sabatier, nous avons dénoncer avec force l’absurdité de la mesure d’exclusion qui frappe tout homme ayant eu la moindre relation homosexuelle.

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Nous, les donneurs de sang exlus , nous exigeons notre réintégration aux mêmes conditions que les autres donneurs.
Nous, refusons la moindre mesure d’abstinence sexuelle pour pouvoir donner.

Nous, militantEs d’Homodonneur, d’Act Up Sud-Ouest et d’Arc-en-Ciel , exigeons d’être reçu sans plus tarder par la Ministre de Santé Marisol Tourraine ! Nous exigeons que ce dossier soit tratité par les instances politiques décissionnaires

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Nous dénonçons avec force cette exclusion, qui est une véritable stigmatisation des gays, des bis et des hétérosexuels aux relations homosexuelles.
Nous mettons en garde tout gouvernement qui reculerait face aux idées nauséabondes de Marine Le Pen, seule candidate aux dernières présidentielles à s’être opposée au don du sang pour tous.
Non à la présomption de séropositivité à l’encontre d’une minorité sexuelle !

Non aux mesures d’exclusions inefficaces et contre-productives !

SIDA : qualité de vie ! qualité des soins ! L’austérité tue !

Si le traitement antirétroviral a un bénéfice indéniable sur l’état immunitaire, il ne permet pas pour autant de résoudre toutes les difficultés auxquelles sont confrontées les PVVIH : problèmes de revenus, d’emploi, de logement, de relation avec les autres, de révélation du statut sérologique ou de vie affective et sexuelle.
La prise en charge doit dépasser les seuls aspects biomédicaux pour prendre en compte l’individu dans sa globalité, plus encore qu’avant compte tenu de l’évolution des caractéristiques des PVVIH. La santé « globale », qui implique le retour à une vie professionnelle, sociale, affective, et des capacités de se projeter dans l’avenir doit rester l’objectif commun de tous les acteurs médicaux, sanitaires ou associatifs. Recommandations des experts dans le Rapports Morlat 2013.

La réussite thérapeutique des PVVIH est en partie dépendante des conditions de vie et de la situation sociale des personnes mais aussi de la qualité de la prise en charge. Prise en charge qui se doit d’être globale, multidisciplinaire pour l’ensemble des personnes concernées et effective sur l’ensemble du territoire. Leur santé « globale » doit rester l’objectif commun de tous les acteurs médicaux, sanitaires ou associatifs mais leurs actions sont limitées par la mise en place des politiques de santé et sociales qui remettent de plus en plus en cause notre système de santé solidaire et la notion de service public.

10838066_1572923796260389_4027515867753656141_oLes inégalités sociales de santé subies par les personnes les plus pauvres, que les gouvernements successifs s’engagent à réduire dans les discours, ne cessent de progresser. En 2012, 26% de personnes ont renoncés à au moins un soin pour raison financière, principalement dû à l’impact des restes à charge provenant des dépassements d’honoraires, des franchises médicales et/ou hospitalières et autres forfaits, du transfert d’une partie de la part de l’assurance maladie générale vers la part complémentaire et du déremboursement de médicaments provoquant l’augmentation du coût des mutuelles. Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), pourtant prises en charge au titre de leur ALD, assument aussi ce coût du reste à charge qui impacte leur revenu et nuit grandement à la qualité de vie des plus pauvres d’entre elles (bénéficiaires de minima sociaux (AAH, ASPA)). Ces problèmes de revenus les obligent parfois à faire un choix entre se soigner, se nourrir, s’habiller et aussi se loger tout en continuant à faire face à la discrimination entourant toujours le VIH/sida.

En complément de ce problème de condition de vie, les freins de l’accès aux soins accentuent cette réalité d’inégalité sociale de santé. L’extension des déserts médicaux, l’augmentation des délais d’attente pour avoir un rendez-vous, les suppressions de postes de personnel soignants et non soignants dans les hôpitaux, les fermetures de certains services et/ ou d’hôpitaux de proximité et de centre de santé (La Case de Santé à Toulouse), les inégalités de prise en charge de certaines populations (détenus, étrangers malades) écartent de plus en plus de personnes de notre système de santé et vont complexifier leurs parcours de santé.

Pour faire face à ces situations le gouvernement VALLS cible la lutte contre les inégalités sociales de santé comme une de leurs priorités. Mais, à l’instar de ces prédécesseurs, la hauteur des moyens engagés est loin de correspondre à l’ambition affichée. Et les conséquences des politiques d’austérité misent en place (Accord National Interprofessionnel, maitrise des déficits de la sécurité sociale) vont avoir pour conséquence de désolidariser les salariés de la mutualisation, isoler les personnes les plus faibles et d’accentuer la dégradation de la qualité de vie et de prise en charge des usagers.
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Parce que la qualité de vie et la qualité des soins sont les facteurs essentiels pour la réussite thérapeutique des PVVIH et aussi de la population en général, Act up Sud-ouest exige que le gouvernement arrête sa politique d’austérité et de gestion comptable de la santé et donne de véritables moyens pour la mise en place d’une politique sociale et solidaire.