SIDA en prison : « Non à la condamnation à mort de Philippe Lalouel »
Le procès en appel de Philippe Lalouel, personne séropositive depuis 1986 et âgé de 46 ans se déroule à la Cour d’Assises de Montauban les Jeudi 30 et Vendredi 31 Janvier 2014. Après avoir passé près de 26 ans en prison dont 10 à l’isolement, il encoure une peine de 30 ans dans le cadre de ce procès. Philippe Lalouel a toujours vécu sa pathologie incarcéré.
Act Up Sud Ouest rappelle avec force que la loi pénitentiaire du 24 Novembre 2009 préconise et renforce le principe d’égalité des soins entre le milieu libre et le milieu carcéral et élargit les possibilités de libération pour les malades incarcérés. De plus, le rapport d’experts 2010 sur la prise en charge médicale des personnes infectées par le VIH insiste sur le fait que « les dispositifs permettant la sortie de détention de personnes dont l’état de santé est durablement incompatible avec l’incarcération ne sont pas utilisés de façon optimale ».
Pour une personne séropositive, la prise en charge doit être globale, de qualité, multidisciplinaire et coordonnée. Le constat est que la surpopulation carcérale, les conditions de détention et le manque de professionnels de santé associés à une inégalité d’accès aux soins en prison entravent et rendent extrêmement difficile le maintien d’un suivi médical garant de confidentialité, d’anonymat, de secret médical et d’observance. Lorsqu’on est séropositif, l’enfermement et les conditions de vie en milieu carcéral constituent une perte de chance d’accéder à des soins de qualité et nuisent aux succès thérapeutiques.
De par son histoire, Philippe Lalouel n’a jamais été dans le déni de ses responsabilités mais les conditions dont il a bénéficié dans le cadre de sa conditionnelle en 2009 sont inadmissibles (éloignement de ses proches, non-respect des engagements pris par l’employeur, non accompagnement et manque de suivi à sa sortie). Il a, à de nombreuses reprises, alerter la SPIP sur sa situation mais, ses appels au secours n’ont pas été entendus et sont malheureusement restés sans suite, aucune solution ne lui a été proposée, tous ces éléments ont contribué et provoqué son retour en détention.
Aujourd’hui Philippe Lalouel risque une peine de 30 ans de prison, lors de son procès en 1ère instance qui s’est déroulé à Toulouse en Décembre 2012, l’avocat général a requis une peine « d’élimination sociale », ce que le Tribunal reprendra en prononçant une peine de 20 ans. Ce que nous traduisons à Act Up Sud Ouest comme une véritable condamnation à mort.
Act Up Sud Ouest exige que Philippe Lalouel bénéficie enfin d’une réelle alternative à la prison où il pourra profiter, bénéficier d’une prise en charge globale pour sa pathologie VIH, tant sur le plan médical que social, un accompagnement social adapté et respectueux afin qu’il puisse espérer et entrevoir un futur différent de son passé de détenu.
Une conférence de presse en présence des rédacteurs du journal L’envolée, le Comité de soutien, des proches de Philippe Lalouel et Act Up Sud-Ouest aura lieu le Mercredi 29 Janvier 2014 et se tiendra au Foyer du Fort, 5 rue du Fort à Montauban à 10h30.