Dans la nuit de samedi 15 février à dimanche, plusieurs bâtiments du centre ville de Toulouse ont été tagués par des inscriptions racistes, homophobes et antisémites et aussi accompagnées par des croix gammées et celtiques. Les bâtiments pris pour cibles par cette mouvance fascistes sont l’espace des Diversités et de la Laïcité qui accueille le centre LGBT, le cinéma UTOPIA, les locaux de la CNT, du Front de Gauche et de celui du candidat du Parti de Gauche aux municipales, l’entrée de l’Université Toulouse 1 Capitole et le cimetière de Salonique.
Au delà de l’émotion que peux susciter de tels actes, il est important de prendre de la distance et d’en analyser, dans la globalité, leurs origines. Car le fondement de ces agressions ne sont pas du seul fait de groupuscules fascistes mais prennent racines au sein d’un terreau qui en favorise l’émergence. Le débat sur le mariage pour tous a libéré une parole haineuse, homophobe et raciste qui s’est traduite, par la suite, par des agressions et des actes violents (multiplication des agressions LGBTphobes, de militant-e-s antifascistes et politiques, meurtre de Clément Méric). Parole haineuse qui a pris racine au sein de groupes fascistes, intégristes religieux comme CIVITAS, du Front national, parti d’extrême droite, cautionné par le soutien ouvert de l’UMP et de l’église catholique, le tout essayant de se draper dans les habits soit disant respectueux de la manif pour tous… tout en prônant un discours d’exclusion et de discrimination. De plus en plus, les propos, au départ homophobes, ont dérivé vers des slogans racistes et antisémites dont le point d’orgue a été atteint au sein des manifestations du Printemps français et du « jour de colère » qui ont fédéré la totalité des participants de la Manif pour tous associés aux antis système de Dieudonné …
Les tags de ce week-end à Toulouse nous montrent une progression dans les personnes ciblées, en y ajoutant des lieux culturels, des partis politiques et des syndicats (CNT).
Mais une part de responsabilité de cette résurgence d’idées fascistes aux grands jours provient aussi de l’application de politiques actuelles, que ce soit en France ou en Europe. Les exemples de la Grèce et plus récemment de l’Espagne devraient nous alerter sur les conséquences de l’application de politiques néolibérales qui favorisent ce retour à des idéaux fascisant et détruisent les valeurs de solidarité et d’égalité. En France, le président Hollande et son gouvernement n’appliquent pas une politique faite pour nous rassurer et au contraire mettent en place d’un côté des lois sociales qui font le bonheur du MEDEF et d’un autre côté montrent son incapacité à appliquer les réformes sociétales dont certaines avaient été inscrites dans le projet du candidat Hollande. Le recul sur la PMA et le droit des Trans sont des exemples frappant de renoncement et de trahison qui ne font que conforter les opposants à l’égalité des droits dans leur conviction et ces derniers en profitent pour remettre en cause d’autres droits comme l’IVG, soutenus en cela par certains députés de l’UMP.
Act Up Sud-ouest condamne les tags racistes, antisémites, homophobes et fascistes de ce week end et rappelle que le fascisme et le terreau sur lequel cette gangrène pousse se combattent par la mise en place de lois sociales et en occupant l’espace.
Act Up Sud-ouest appelle l’ensemble de la population à ce mobiliser ce samedi 22 février à 14h30 devant le Centre des Diversités en rejoignant le cortège radical. Et aussi à s’opposer aux manifestations fascistes « jour de colères » prévues dans différentes villes de province.