par Prepaactup | 31 Mar 2015 | Santé
Aujourd’hui lors de la collecte de sang de l’Université Paul Sabatier, nous avons dénoncer avec force l’absurdité de la mesure d’exclusion qui frappe tout homme ayant eu la moindre relation homosexuelle.
Nous, les donneurs de sang exlus , nous exigeons notre réintégration aux mêmes conditions que les autres donneurs.
Nous, refusons la moindre mesure d’abstinence sexuelle pour pouvoir donner.
Nous, militantEs d’Homodonneur, d’Act Up Sud-Ouest et d’Arc-en-Ciel , exigeons d’être reçu sans plus tarder par la Ministre de Santé Marisol Tourraine ! Nous exigeons que ce dossier soit tratité par les instances politiques décissionnaires
Nous dénonçons avec force cette exclusion, qui est une véritable stigmatisation des gays, des bis et des hétérosexuels aux relations homosexuelles.
Nous mettons en garde tout gouvernement qui reculerait face aux idées nauséabondes de Marine Le Pen, seule candidate aux dernières présidentielles à s’être opposée au don du sang pour tous.
Non à la présomption de séropositivité à l’encontre d’une minorité sexuelle !
Non aux mesures d’exclusions inefficaces et contre-productives !
par Prepaactup | 27 Mar 2015 | SexWork
Les 30 et 31 mars prochains, le Sénat discutera la proposition de loi de « lutte contre le système prostitutionnel » déjà votée par l’Assemblée en décembre 2013. Si la commission spéciale du Sénat chargée d’examiner la loi avant sa discussion a retiré les articles 16 et 17 visant à pénaliser les clients de prostituées, cette mesure pourrait notamment revenir lors de la discussion via des amendements.
Nous rappelons donc que toute mesure de pénalisation, directe ou indirecte, de l’exercice de la prostitution, ne fait que fragiliser les prostituées et n’apporte aucune réponse aux problèmes qu’elles peuvent rencontrer (précarité, exploitation, violences, traite). La pénalisation des clients est notamment dénoncée par l’ONUSIDA, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Commission Nationale Consultative pour les Droits de l’Homme (CNCDH), et l’ensemble des organisations de prostituées, de santé communautaire avec les prostituées, ou de lutte contre le sida, parce qu’elle les isole, les précarise, accroit leur insécurité, et augmente les risques sanitaires auxquels elles et ils font face. Le débat sur la pénalisation des clients, de plus, détourne l’attention de ce qui devrait pourtant rassembler toutes les forces progressistes et féministes, à savoir aider les prostituées à améliorer leurs conditions de vie et de travail, impliquant la possibilité d’arrêter la prostitution pour celles et ceux qui le souhaitent.
La vulnérabilité des prostituées aux violences et à l’exploitation ne sera pas combattue par des mesures punitives et policières, mais par des mesures sociales, lesquelles sont justement les grandes absentes de cette proposition de loi. Plutôt qu’un conditionnement des (maigres) aides sociales à l’arrêt de la prostitution, plutôt qu’un conditionnement de l’abrogation du délit de racolage à la pénalisation des clients, et plutôt que des titres de séjour précaires, nous défendons l’accès aux droits dans le respect du parcours et des décisions des personnes, des régularisations qui permettent l’accès à la justice pour les victimes de violences ou d’exploitation, et l’abrogation immédiate du délit de racolage et des arrêtés municipaux interdisant l’espace public aux prostituées.
Nous appelons donc à manifester contre cette proposition de loi, contre la pénalisation des clients, et pour le respect des droits des prostituées.
Premiers signataires : Acceptess-T, Action Radicale Feministe (collectif feministe de l’ENS Ulm), Act up- Paris, Act up-Sud Ouest, AIDES, Les Amis du Bus des Femmes, Cabiria, La Clique : Le Collectif Féministe & Djendeur de l’EHESS, Collectif 8 mars pour touTEs, Collectif des Femmes de Strasbourg-Saint Denis, Djendeur Terroristas, Entr’actes, Femmes en Lutte 93, Les Flamands Roses, Grisélidis, I.P.P.O.,J’En Suis, J’Y Reste, centre LGBTQIF de Lille NPDC, OCML Voie Prolétarienne, Riposte Radicale, Roses d’Acier, Solidaires étudiant-e-s, STRASS-Syndicat du Travail Sexuel, Support Transgenre Strasbourg, Syndicat de la Magistrature.
par Prepaactup | 23 Mar 2015 | Egalité des Droits / LGBTQI-phobies, Internationnal
Ce soir, Valery Gergiev, un des plus grands chefs d’orchestre au monde, donne un concert à la Halle aux grains de Toulouse. Directeur de l’Orchestre Symphonique de Londres depuis 2007 et de l’Orchestre de Munich depuis le début de cette année, Valery Gergiev est aussi accusé de soutenir les lois homophobes promulguées en Russie par les associations LGBT du monde entier.
Ces lois, promulguées en 2013, interdisent l’adoption d’enfants russes par des couples homosexuels étrangers et criminalisent la « propagande des relations sexuelles non traditionnelles » devant des mineurs. Ces lois homophobes rendent impossible toute action de sensibilisation contre l’homophobie et/ou la promotion de l’égalité entre personnes hétérosexuelles et homosexuelles.
De plus, elles encouragent le développement d’un climat délétère pour les LGBT en Russie où de nombreux groupes composés de nationalistes radicaux et de néo-nazis persécutent les personnes LGBT, notamment lors des tentatives d’organisation des marches des fiertés, (notamment à Saint Pétersbourg, la ville de Gergiev, où de nombreuses violences ont eu lieu en 2013).
Dernièrement, la Russie vient de franchir un nouveau pas dans sa législation hostile aux Droits de l’Homme, interdisant de conduire aux personnes travesties ou trans, au même titre que les voyeurs, les fétichistes ou les pédophiles !
Ces lois répressives et liberticides empêchent la mise en place de politique de prévention et de réduction des risques contre le VIH/ sida et les hépatites et sont en partie responsables de la multiplication par 10 des contaminations au VIH en dix ans.
Valery Gergiev est sorti de son silence pour récuser ces accusations, affirmant qu’il n’était pas homophobe. Et pourtant, dans une conférence de presse, il préférait éluder le sujet en répondant qu’il n’avait pas eu connaissance de ces lois car il est « un artiste très occupé » puis qu’il n’est « pas membre de la Douma ou du gouvernement russe ». Concernant l’amalgame fait en Russie entre homosexualité et pédophilie, le chef n’est pas clair non plus : il dit que les rapts d’enfants sont nombreux et que « les gens sont très en colère ».
A propos d’interdire toute évocation de l’homosexualité devant des mineurs, Gergiev répond qu’il est préférable de leur « parler de Pouchkine et Tchaïkovski ».
Puisque Valery Gergiev se veut un artiste engagé, ayant accepté d’être porte-drapeau aux Jeux Olympiques de Sotchi si controversés, et ayant pris position dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, ce soir, devant la Halle aux Grains, alors qu’il va diriger Les Tableaux d’une Exposition de Modest Moussorgski, dans la version orchestrée par le très homosexuel Maurice Ravel, nous exigeons :
qu’il dénonce publiquement l’arsenal des lois homophobes et transphobes, ainsi que toutes les violences dont sont victimes les personnes LGBT, de soutenir la Marche des Fiertés de Saint-Pétersbourg,
Qu’il fasse respecter une minute de silence avant son concert à la mémoire des victimes de l’homophobie et de la transphobie dans son pays, en France et dans le monde entier.
NON AUX LOIS HOMOPHOBES ET TRANSPHOBES EN RUSSIE ET DANS LE MONDE
SOLIDARITE TOTALE AVEC TOUTES LES VICTIMES
DE L’HOMOPHOBIE ET DE TRANSPHOBIE !
par Prepaactup | 1 Déc 2014 | Santé
Si le traitement antirétroviral a un bénéfice indéniable sur l’état immunitaire, il ne permet pas pour autant de résoudre toutes les difficultés auxquelles sont confrontées les PVVIH : problèmes de revenus, d’emploi, de logement, de relation avec les autres, de révélation du statut sérologique ou de vie affective et sexuelle.
La prise en charge doit dépasser les seuls aspects biomédicaux pour prendre en compte l’individu dans sa globalité, plus encore qu’avant compte tenu de l’évolution des caractéristiques des PVVIH. La santé « globale », qui implique le retour à une vie professionnelle, sociale, affective, et des capacités de se projeter dans l’avenir doit rester l’objectif commun de tous les acteurs médicaux, sanitaires ou associatifs. Recommandations des experts dans le Rapports Morlat 2013.
La réussite thérapeutique des PVVIH est en partie dépendante des conditions de vie et de la situation sociale des personnes mais aussi de la qualité de la prise en charge. Prise en charge qui se doit d’être globale, multidisciplinaire pour l’ensemble des personnes concernées et effective sur l’ensemble du territoire. Leur santé « globale » doit rester l’objectif commun de tous les acteurs médicaux, sanitaires ou associatifs mais leurs actions sont limitées par la mise en place des politiques de santé et sociales qui remettent de plus en plus en cause notre système de santé solidaire et la notion de service public.
Les inégalités sociales de santé subies par les personnes les plus pauvres, que les gouvernements successifs s’engagent à réduire dans les discours, ne cessent de progresser. En 2012, 26% de personnes ont renoncés à au moins un soin pour raison financière, principalement dû à l’impact des restes à charge provenant des dépassements d’honoraires, des franchises médicales et/ou hospitalières et autres forfaits, du transfert d’une partie de la part de l’assurance maladie générale vers la part complémentaire et du déremboursement de médicaments provoquant l’augmentation du coût des mutuelles. Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), pourtant prises en charge au titre de leur ALD, assument aussi ce coût du reste à charge qui impacte leur revenu et nuit grandement à la qualité de vie des plus pauvres d’entre elles (bénéficiaires de minima sociaux (AAH, ASPA)). Ces problèmes de revenus les obligent parfois à faire un choix entre se soigner, se nourrir, s’habiller et aussi se loger tout en continuant à faire face à la discrimination entourant toujours le VIH/sida.
En complément de ce problème de condition de vie, les freins de l’accès aux soins accentuent cette réalité d’inégalité sociale de santé. L’extension des déserts médicaux, l’augmentation des délais d’attente pour avoir un rendez-vous, les suppressions de postes de personnel soignants et non soignants dans les hôpitaux, les fermetures de certains services et/ ou d’hôpitaux de proximité et de centre de santé (La Case de Santé à Toulouse), les inégalités de prise en charge de certaines populations (détenus, étrangers malades) écartent de plus en plus de personnes de notre système de santé et vont complexifier leurs parcours de santé.
Pour faire face à ces situations le gouvernement VALLS cible la lutte contre les inégalités sociales de santé comme une de leurs priorités. Mais, à l’instar de ces prédécesseurs, la hauteur des moyens engagés est loin de correspondre à l’ambition affichée. Et les conséquences des politiques d’austérité misent en place (Accord National Interprofessionnel, maitrise des déficits de la sécurité sociale) vont avoir pour conséquence de désolidariser les salariés de la mutualisation, isoler les personnes les plus faibles et d’accentuer la dégradation de la qualité de vie et de prise en charge des usagers.
Parce que la qualité de vie et la qualité des soins sont les facteurs essentiels pour la réussite thérapeutique des PVVIH et aussi de la population en général, Act up Sud-ouest exige que le gouvernement arrête sa politique d’austérité et de gestion comptable de la santé et donne de véritables moyens pour la mise en place d’une politique sociale et solidaire.
par Prepaactup | 14 Juin 2014 | Egalité des Droits / LGBTQI-phobies
1969 : une série d’émeutes éclatent dans le quartier de Greenwich Village (New York) contre la police d’un État homophobe, lesbophobe, biphobe, transphobe. Le Stonewall Inn était un établissement où les personnes trans, trav’, putes, jeunes sans abris et d’autres considérées comme marginaux-nales se retrouvaient alors que la police y faisait des descentes très fréquentes et ultra violentes. En quelques jours, les habitant-es du quartier se sont organisé-es dans le but de lutter ensemble pour répondre à toutes ces attaques policières. Une série d’émeutes a alors éclaté fin mai : l’année suivante, les p remières marches des fiertés sont apparues aux États-Unis, et peu à peu à travers le monde.
Alors que la Marche des Fiertés est censée commémorer une révolte contre les violences policières et pour la dépénalisation, elle est devenue aujourd’hui une foire consumériste et un lieu de récupération électoraliste de nos luttes où on retrouve des partis politiques et des associations de policier-ères.
Parce que les luttes d’hier d’aujourd’hui et de demain nous appartiennent, que les LGBTIphobies tuent, que le VIH/Sida continue a ravager nos communautés, nous continuons à nous mobiliser ! Depuis maintenant plus d’un an, les mouvances réactionnaires de tous bords ont intensifié leur mobilisation contre les droits des personnes LGBTI : Manif pour Tous, Civitas, les mouvements d’extrême droite ( FN, Identitaires, Nationalistes…) avec le soutien actif de l’UMP et notamment à Toulouse de Jean-Luc Moudenc, récemment élu maire.
Suite a ces mobilisations anti-égalité, les paroles LGBTIphobes, sérophobes, sexistes et xénophobes se sont libérées ; les agressions envers les personnes LGBTI ont
explosées (+78% en 2013) établissant un climat de peur et de haine favorisant l’augmentation des contaminations VIH/Hépatites (retour de la peur, besoin de se cacher sur internet…des comportements à risque qui favorisent les contaminations) or les violence envers les personnes LGBTI, a fortiori les lois discriminatoires à leur encontre, menacent les actions de sensibilisation au VIH.
De plus, le gouvernement s’incline face aux réactionnaires en hésitant, reculant sur l’égalité des droits, en refusant la PMA aux couples de même sexe, en ne débattant même pas des droits des trans, en recevant les représentant-es de la Manif pour Tous… Pire, il continue à mettre en place des politiques anti-sociales, qui affectent notamment notre santé : continue à expulser les sans-papiers (notamment ceux atteint de pathologies graves), a réprimer et à mettre en danger les travailleurs-es du sexe…tout cela favorise un climat de stigmatisation des trans, biEs, pédés, gouines, putes et sans papierEs dans la société et au sein de nos communautés !
Nous ne pouvons combattre les LGBTIphobies sans combattre les discours, les idées réactionnaires, et ce, où qu’elles se trouvent : à droite, à « gauche » et aussi à l’intérieur même de nos communautés !
Nous ne pouvons lutter contre les LGBTIphobies sans combattre toute forme de nationalisme, racisme, sexisme ; toute forme d’oppression et d’exploitation.
C’est pour cela que nous ne laisserons plus personne porter atteinte à nos libertés, nos corps, nos vies, nos désirs, nos identités, nos amours, sans opposition radicale, sans manifester notre colère ! Nous continuerons à nous mobiliser collectivement et à riposter tant qu’il le faudra !
A l’appel de (premiers signataires) : Act Up Sud Ouest, CNT, OCML-VP, Riposte Radicale, STRASS